Prévention du cancer du sein: est-il possible de prévenir la maladie?

La prévention du cancer du sein est pratiquée dans tous les pays civilisés, car - selon l'Organisation mondiale de la santé - parmi les maladies oncologiques touchant les femmes de 25 à 70 ans, le cancer du sein occupe la première place (25% de tous les cancers).

Selon l'American Cancer Society, sur 100 000 femmes en Belgique, un cancer du sein est diagnostiqué chez 111, contre 110 aux États-Unis, 105 au Danemark, 104 en France, 95 au Royaume-Uni, 91 en Allemagne et en Italie, 86 en Australie et 83 en Suisse. En Hongrie, ce chiffre est de 76,4 et en Pologne de 66,3. En Ukraine, sur 100 000 femmes, un cancer du sein est diagnostiqué chez 62. Cependant, le taux de survie des Ukrainiennes ayant reçu ce diagnostic est bien inférieur à celui des femmes européennes ou américaines. La principale raison est le recours tardif à une aide médicale.

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Prévention du cancer du sein: tenez compte de vos facteurs de risque

À ce jour, la science ne dispose pas de données suffisamment complètes et absolument fiables sur les causes du cancer du sein. Cependant, les scientifiques ont réussi à établir un lien avec une mutation génétique, provoquée à la fois par des facteurs externes et hormonaux (tous les processus mammaires féminins étant hormonaux).

Il a été établi avec précision qu’environ 20 à 25 % des cas de cette maladie sont liés au soi-disant « cancer du sein familial », qui est héréditaire et survient en raison de mutations dans les gènes BRCA1 ou BRCA2.

Ainsi, si une femme a des antécédents familiaux de cancer du sein ou de l'ovaire (ou de cancer du sein chez l'homme), le risque de développer une tumeur maligne du sein atteint 87 % (et une probabilité de 50 % de développer un cancer de l'ovaire). Ne voulant pas partager le sort de sa mère Marcheline Bertrand (décédée d'un cancer de l'ovaire et du sein à 56 ans) et de sa grand-mère maternelle Lois June Bertrand (également décédée d'un cancer de l'ovaire à 45 ans), l'actrice hollywoodienne Angelina Jolie, après avoir subi une analyse oncogénétique, a opté pour la forme la plus radicale de prévention du cancer du sein: l'ablation chirurgicale des deux seins (mastectomie controlatérale).

L'âge joue un rôle important parmi les facteurs de risque du cancer du sein. Une étude de l'Institute of Cancer Research UK montre que près de la moitié (47 %) des cas de cancer du sein sont diagnostiqués chez les femmes âgées de 50 à 69 ans, et que le taux d'incidence commence à augmenter rapidement après 35 à 40 ans. Cependant, les femmes de moins de 30 ans ne sont généralement pas confrontées à ce diagnostic.

De plus, la probabilité de développer cette pathologie est augmentée chez les femmes ayant des règles précoces (avant 11 ans) et une ménopause précoce (avant 45 ans); qui n'ont jamais accouché ou qui ont accouché pour la première fois après 30 ans; qui n'ont pas allaité ou qui ont arrêté d'allaiter trop tôt (avant 9-12 mois); ainsi que chez les femmes qui ont subi plusieurs avortements.

Il existe un risque réel de développer une néoplasie oncologique avec une production accrue d'œstrogènes, sous l'influence de laquelle les cellules du tissu mammaire subissent des changements cycliques. Par exemple, des chercheurs israéliens ont découvert que les sous-types luminaux de tumeurs mammaires apparaissent exclusivement dans le contexte d'un déséquilibre œstrogénique. Certains médecins affirment même que l'utilisation prolongée de contraceptifs hormonaux joue un rôle important dans ce phénomène.

Les facteurs de risque du cancer du sein comprennent la présence chez la femme de maladies telles que des formes nodulaires de mastopathie fibreuse, un fibroadénome phyllode (en forme de feuille) et un papillome intracanalaire, car ces néoplasmes peuvent passer de bénins à malins.

Il convient également de noter que dans 27 % des cas, le diagnostic oncologique a été posé chez des femmes souffrant d'obésité. À cet égard, le British Cancer Institute recommande à toutes les femmes de normaliser leur poids, ce qui permettra d'éviter un diagnostic défavorable dans au moins 5 % des cas.

Prévention du cancer du sein: que faire?

Selon les prévisions des spécialistes de l'Institut d'oncologie de l'Académie des sciences médicales d'Ukraine, le diagnostic du cancer du sein d'ici la fin de 2020 pourrait devenir une réalité pour près de 17% de nos femmes.

Il n'existe aucune garantie que la maladie puisse être évitée, mais il est possible d'essayer de la détecter à un stade précoce. Les médecins recommandent fortement de ne pas négliger une méthode simple de prévention du cancer du sein: l'auto-examen régulier des seins, une fois par mois, pendant la première semaine suivant la fin des règles.

L'endroit le plus approprié est la salle de bain. Avant de prendre une douche, tenez-vous droite, levez la main gauche (vous pouvez soutenir votre tête) et palpez délicatement votre sein gauche avec la paume de la main droite, de l'aisselle jusqu'à la ligne médiane de la poitrine. Examinez attentivement les quadrants supéro-externe et interne de la glande mammaire. Procédez de la même manière avec la glande droite. Palpez également délicatement les aisselles (où se trouvent les ganglions lymphatiques) et la région des clavicules.

Lors d'un tel examen, on peut détecter: des changements dans la taille et la forme habituelles de la glande; la présence d'une masse dans les tissus de la glande; des changements cutanés de nature diverse (rougeur, desquamation) sur l'ensemble de la glande mammaire ou dans certaines zones; un écoulement du mamelon; un gonflement des ganglions lymphatiques dans la région des aisselles.

Si vous avez observé ou ressenti l'un des symptômes ci-dessus, consultez immédiatement un mammologue! De plus, pour prévenir le cancer du sein, les femmes de moins de 35-40 ans doivent subir une échographie une fois par an, et après 40-45 ans, une mammographie annuelle.

Les radicaux libres sont connus pour initier la dégénérescence des cellules saines. L'organisme a donc besoin d'antioxydants pour prévenir le cancer du sein. On trouve des antioxydants dans le thé vert, les fruits de mer, le chou (tous types), les agrumes, les oignons, les tomates, les myrtilles, les pêches, les prunes et les noix. Il est judicieux d'éviter les graisses animales, car elles contribuent à réduire la concentration d'œstradiol dans le sang et sont particulièrement utiles pour prévenir le cancer du sein chez les femmes avant et après la ménopause.

Les graisses animales doivent être remplacées par des graisses insaturées issues d'huiles végétales (tournesol, olive, maïs). Il est également conseillé de remplacer une part importante de viande par des légumineuses, riches en isoflavonoïdes et possédant ainsi des propriétés antioxydantes et anticancéreuses.

Prévention de la récidive du cancer du sein

La prévention de la récidive du cancer du sein est nécessaire pour les femmes qui ont déjà reçu un diagnostic de cancer du sein ou pour les femmes atteintes de carcinomes tubulaires, médullaires ou lobulaires non invasifs.

Dans ce cas, il n'y a qu'un seul principe de prévention: une surveillance constante par le médecin traitant et le strict respect d'un programme d'examen préparé individuellement, qui comprend des activités telles que la mammographie annuelle; un examen clinique périodique (une fois tous les six mois à un an) des glandes mammaires; un examen échographique ou IRM du sein (si prescrit par le médecin traitant).

Une option radicale, mais tout à fait efficace, pour prévenir la récidive du cancer du sein est la mastectomie préventive (dont nous avons déjà parlé en citant Angelina Jolie). Elle concerne en premier lieu les patientes ayant déjà subi une radiothérapie et une chimiothérapie pour une tumeur cancéreuse du sein, mais dont le processus pathologique a repris ou dont la maladie s'est propagée à la deuxième glande mammaire.

Programme de prévention du cancer du sein

Le maillon clé de la lutte contre le cancer du sein est son dépistage précoce, synonyme de meilleurs résultats thérapeutiques et d'une survie accrue. Tout d'abord, le programme de prévention du cancer du sein implique un système de dépistage mammographique, c'est-à-dire l'examen des groupes de population ne présentant pas de symptômes visibles de la maladie, mais présentant un risque de développement. Dans les pays développés, 70 % de la population féminine bénéficie d'un dépistage, ce qui a permis de réduire de 20 % la mortalité par cancer du sein.

Le plus grand programme non gouvernemental de prévention du cancer du sein au monde est mis en œuvre aux États-Unis depuis 1982 par la Fondation non gouvernementale Susan G. Komen pour le cancer du sein. Ce programme collecte des fonds pour soutenir la prévention et le traitement du cancer du sein chez les Américaines. En 2012-2013, cette organisation a collecté 15 millions de dollars. Une partie de ces fonds a servi à financer les mammographies de plus de 15 000 Américaines sans assurance maladie, à soutenir et à prodiguer des soins palliatifs à plus de 220 000 patientes atteintes de ce cancer, et à financer la recherche sur le cancer du sein. De plus, une ligne d'assistance téléphonique nationale a été mise en place pour les patientes atteintes de cancer du sein.

Depuis 2005, en Ukraine, un mois thématique est traditionnellement organisé en octobre, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer du sein, célébrée le 20 octobre. Son objectif est de diffuser des informations sur cette maladie, en insistant sur l'importance de la détecter le plus tôt possible. En effet, en Ukraine, compte tenu des principes actuels de financement des soins de santé et de l'absence de programme de prévention du cancer du sein, cette pathologie oncologique est diagnostiquée trop tard chez la plupart des femmes.

Le Bulletin du Registre national du cancer d'Ukraine (n° 14) indique qu'en 2012, 16 429 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein, soit 67 femmes pour 100 000 femmes du pays. De plus, 77 % des femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein aux stades I-II, 13,3 % au stade III et 7,2 % au stade IV. 7 558 femmes atteintes de ce cancer sont décédées en 2012…

Le dernier rapport du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé indique que depuis début 2012, un cancer du sein a été diagnostiqué chez 1,7 million de femmes dans le monde, soit 20 % de plus qu'en 2008 (1,38 million). La mortalité mondiale due à cette maladie est en constante augmentation: rien qu'en 2012, le cancer du sein a coûté la vie à 552 000 femmes. Les spécialistes occidentaux attribuent cette augmentation du taux d'incidence à l'évolution défavorable du mode de vie des femmes modernes, ainsi qu'à l'inefficacité de la prévention du cancer du sein et au fait que « les progrès cliniques dans la lutte contre cette maladie ne profitent pas aux femmes vivant dans de nombreuses régions du monde ».