Picolinate de chrome

Le chrome est un minéral nécessaire en petites quantités au métabolisme des glucides et des lipides. Parmi les sources alimentaires, on trouve les carottes, les pommes de terre, le brocoli, les céréales complètes et la mélasse. Le picolinate est un sous-produit du tryptophane, associé au chrome dans les compléments alimentaires, car il faciliterait son absorption par l'organisme.

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Principales fonctions du picolinate de chrome

• Augmente la masse musculaire.
• Une alternative inoffensive aux stéroïdes anabolisants.
• Réduit la quantité de tissu adipeux.
• Augmente la sensibilité à l’insuline.

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Fondements théoriques

Le chrome est un cofacteur essentiel qui renforce l'action de l'insuline dans le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. Il renforce l'effet de l'insuline sur les tissus cibles et favorise le transport du glucose en « sensibilisant » les tissus de l'organisme à l'insuline. L'insuline régulant également la synthèse des protéines, le chrome favorise cette synthèse en favorisant l'absorption des acides aminés.

L'acide picolinique est un dérivé du tryptophane et serait impliqué dans l'absorption du chrome. En grande quantité, le picolinate de chrome augmenterait la masse musculaire et réduirait la masse adipeuse. Il renforcerait les propriétés anaboliques de l'insuline, permettant ainsi à davantage d'acides aminés et de glucose de pénétrer dans les cellules et de favoriser la croissance musculaire.

Résultats de la recherche

Les allégations concernant les effets du picolinate de chrome sur la combustion des graisses et le développement musculaire reposent sur deux études décrites dans une revue de la littérature d'Evans. Le premier groupe a reçu 200 mcg de picolinate de chrome par jour pendant 5 à 6 semaines de musculation, tandis que le second groupe a reçu un placebo. Dans les deux études, le premier groupe a constaté une augmentation de sa masse musculaire (1,6 à 2,6 kg); la composition en graisses n'a pas changé (3,6 %) par rapport au groupe placebo.

Clancy et al. ont étudié les effets d'une supplémentation en picolinate de chrome sur la composition corporelle, la force et les pertes urinaires de chrome chez des joueurs de football. Les athlètes ont pris 200 μg de picolinate de chrome ou un placebo pendant 9 semaines d'entraînement de printemps. Aucune différence significative n'a été constatée entre les groupes expérimental et témoin, si ce n'est que le groupe sous picolinate de chrome a perdu cinq fois plus de chrome dans les urines que le groupe sous placebo.

Des recherches menées par l'USDA n'ont pas non plus corroboré les allégations marketing concernant le picolinate de chrome. Hallmark et al. ont évalué les effets d'une supplémentation en picolinate de chrome et d'un entraînement d'haltérophilie sur la force musculaire, la composition corporelle et l'excrétion de chrome. Les athlètes ont reçu soit 200 µg de picolinate de chrome, soit un placebo pendant 12 semaines. L'entraînement comprenait la levée de poids 3 jours par semaine. Le programme d'entraînement a significativement augmenté la force musculaire dans les deux groupes. Le groupe sous picolinate de chrome a perdu 9 fois plus de chrome dans les urines que le groupe sous placebo. Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes en termes de force musculaire ou de composition corporelle.

Lukaski et al. ont étudié les effets d'une supplémentation en chrome sur la composition corporelle, la force musculaire et le statut en micronutriments. Les sujets ont reçu soit 200 μg de chlorure de chrome, soit 200 μg de picolinate de chrome, soit un placebo pendant 8 semaines. L'entraînement comprenait de la musculation 5 jours par semaine. La supplémentation en chrome a augmenté les concentrations sériques de chrome et l'excrétion urinaire de chrome. Aucune différence n'a été constatée dans les formes chimiques du chrome. La saturation de la transferrine a diminué davantage avec la supplémentation en picolinate de chrome (24 %) qu'avec le chlorure de chrome (10 %) ou le placebo (13 %). Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes en termes de force musculaire ou de composition corporelle.

Effet revendiqué du picolinate de chrome

Le picolinate de chrome favoriserait la perte de poids, augmenterait la masse musculaire, réduirait la masse grasse, diminuerait les taux de cholestérol et de triglycérides, et améliorerait l'action de l'insuline. Le chrome est nécessaire à l'efficacité de l'insuline dans les cellules. Certaines données suggèrent qu'il pourrait être utile aux personnes diabétiques, mais tous les patients ne ressentent pas de bénéfices après en avoir pris; le chrome ne remplace pas les changements d'hygiène de vie habituels ni les médicaments antidiabétiques.

Recommandations

L'exercice augmentant l'excrétion urinaire de chrome, les athlètes doivent veiller à un apport adéquat en chrome. Le Comité national de recherche a déterminé que des suppléments oraux de 50 à 200 mcg sont sûrs et suffisants. La quantité de chrome obtenue à partir d'aliments variés devrait répondre aux besoins de la plupart des athlètes. Le chrome est présent en grande quantité dans les céréales complètes, les noix, la mélasse, les asperges, la levure de bière, le fromage, les champignons et la bière.

En novembre 1996, la Federal Trade Commission (FTC) a interdit à trois des plus grands distributeurs de picolinate de chrome de commercialiser leur produit. La plainte de la FTC accusait les entreprises de ne pas avoir respecté les nombreuses promesses faites concernant ces compléments (comme la réduction de la masse grasse, l'augmentation de la masse musculaire et l'augmentation de l'énergie). La FTC les accusait également d'avoir faussement affirmé que les bienfaits du picolinate de chrome étaient scientifiquement prouvés.

Effets indésirables du picolinate de chrome

Certaines données suggèrent que le picolinate de chrome endommage les chromosomes et peut provoquer le cancer. Certaines formes de chrome peuvent contribuer aux ulcères et aux irritations gastro-intestinales.