Les nanoparticules à la rescousse du cancer de l'endomètre

Les possibilités de traitement des maladies oncologiques s'élargissent chaque année. Cependant, les statistiques restent décevantes: sur six patientes atteintes d'un cancer de l'endomètre, un à deux décès surviennent.

Après avoir mené une nouvelle étude, les scientifiques ont informé la communauté médicale d’une méthode découverte qui aidera à guérir le cancer de l’endomètre: la nanotechnologie viendra à la rescousse.

Des expériences menées sur des rongeurs par des spécialistes de l'École de pharmacie de l'Université américaine de l'Iowa ont montré que des nanoparticules spéciales portant un médicament sont capables de détruire les cellules cancéreuses.

Le cancer de l'endomètre se développe à partir des cellules endométriales qui tapissent la cavité utérine. Cette maladie est également appelée « cancer du corps utérin ». Chez environ 10 patientes sur 100, l'évolution de cette maladie est particulièrement agressive; ce type de cancer de l'endomètre est appelé adénocarcinome séreux.

Les mêmes statistiques inexorables le confirment: plus de 50 % des cas de cancer agressif ne sont détectés qu’après propagation de la pathologie à d’autres tissus de l’organisme. Environ 40 % des décès dus au cancer de l’endomètre sont causés par un carcinome séreux.

L'auteur du projet, le professeur Ebeid, a commencé ses recherches avec l'adénocarcinome – heureusement, les spécialistes ont pu trouver le point faible de cette terrible maladie.

« Nous avons relevé un véritable défi: identifier tous les points faibles possibles d'une tumeur cancéreuse. Et nous avons réussi à réaliser les premiers tests d'un médicament hypersélectif destiné à combattre l'adénocarcinome: la nanotechnologie est venue à notre secours », expliquent les scientifiques américains.

Cette technologie spécifique consiste en une administration soigneusement pensée des médicaments nécessaires à l’aide de supports tels que des nanoparticules.

Le réseau vasculaire d'une tumeur cancéreuse se développe très rapidement, car la tumeur a besoin de se nourrir et de s'oxygéner. Le professeur Ebeid explique qu'en raison de cette croissance rapide, le réseau vasculaire tumoral est imparfait et se distingue du réseau habituel par son hyperperméabilité. Cela permet aux nanoparticules de pénétrer facilement les vaisseaux pathologiques et d'emporter avec elles les médicaments nécessaires.

Les scientifiques ont « chargé » des médicaments chimiothérapeutiques comme le Paclitexel et le Nintedanib dans des nanoparticules, censées avoir un effet anticancéreux « de l'intérieur ». Ces nanoparticules ont été injectées dans les veines des rongeurs. Les résultats ont été surprenants: la taille du cancer a diminué et l'espérance de vie des souris a augmenté.

« Nous pouvons dire que nous avons découvert la vulnérabilité de l'adénocarcinome séreux: nous avons réussi à affaiblir puis à détruire la tumeur grâce à la chimiothérapie. Nous avons utilisé le terme de « situation létale synthétique »: il s'agit d'une situation dans laquelle les conditions nécessaires à la destruction de la tumeur sont réunies », expliquent les chercheurs.

De nombreux scientifiques soutiennent l'enthousiasme des auteurs de l'étude, parlant d'une véritable avancée dans le traitement du cancer agressif de l'endomètre.

L'auteur de l'étude, le professeur Ebeid, a publié des informations sur l'expérience dans Nature Nanotechnology.

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