50 ans de vaccination pour sauver des vies: le programme PEV de l'OMS a sauvé 154 millions de vies

Dans une étude récente publiée dans The Lancet, des chercheurs ont examiné l'impact sur la santé publique du programme d'expansion de la vaccination (PEV) de l'Organisation mondiale de la Santé. L'Assemblée mondiale de la Santé a instauré le PEV en 1974, une étape importante vers l'extension des bénéfices de la vaccination à tous. L'OMS a lancé cette initiative avec l'objectif initial de vacciner les enfants contre la rougeole, la polio, la variole, la coqueluche, le tétanos, la diphtérie et la tuberculose d'ici 1990. Le PEV inclut désormais une protection contre d'autres agents pathogènes pour toutes les tranches d'âge. L'extension des programmes de vaccination à davantage de maladies a permis d'améliorer considérablement la protection.

Dans cette étude, les chercheurs ont modélisé l'impact du PEV sur la santé publique. Ils ont estimé le nombre de décès évités, d'années de vie corrigées de l'incapacité (années de vie corrigées de l'incapacité) et d'années de vie gagnées grâce à la vaccination contre 14 agents pathogènes entre juin 1974 et mai 2024 dans les États membres de l'OMS.

La vaccination contre les agents pathogènes/maladies suivants a été introduite: tuberculose, fièvre jaune, Haemophilus influenzae de type B, diphtérie, encéphalite japonaise, coqueluche, rougeole, rotavirus, polio, rubéole, maladie pneumococcique invasive, tétanos, méningite A et hépatite B. Un système standardisé d’évaluation de l’impact sur un individu entièrement vacciné a été développé.

L'équipe a synthétisé les estimations de couverture vaccinale issues du Système d'information sur la poliomyélite de l'OMS, de la Base de données sur les activités de vaccination supplémentaires, du Tableau de bord de la vaccination et du Consortium de modélisation de l'impact des vaccins (VIMC). Au total, 24 événements de vaccination ont été estimés, classés par maladie, vaccin, numéro de dose et vaccination systématique ou supplémentaire. La modélisation a pris trois formes. Dans un premier temps, les estimations d'impact ont été obtenues en simulant les modèles de transmission publiés pour la polio et la rougeole sur une période de 50 ans. Ensuite, les modèles de transmission du VIMC ont été étendus pour inclure l'hépatite B, le rotavirus, la rubéole, H. influenzae de type B, les infections invasives à pneumocoques et l'encéphalite japonaise de 2000 à 2024. Enfin, les modèles statiques de charge de morbidité pour la tuberculose, la coqueluche, le tétanos et la diphtérie ont été affinés. Les trois formes de modélisation ont permis d'évaluer les effets de la vaccination à l'échelle individuelle et populationnelle. Le principal résultat était d'estimer l'impact du PEV sur les décès évités, les années de vie gagnées, les années de vie saine et la proportion de la réduction de la mortalité infantile attribuable à la vaccination. De plus, comme résultats secondaires, ces interventions ont été estimées par tranches de revenu de la Banque mondiale et par région.

Les chercheurs ont estimé que les programmes de vaccination contre 14 agents pathogènes ont permis d'éviter environ 154 millions de décès entre juin 1974 et mai 2024, dont 146 millions chez les enfants de moins de cinq ans. De plus, 10,2 milliards d'années de vie utile et neuf milliards d'années de vie ont été gagnées durant cette période. En moyenne, 66 années de vie utile et 58 années de vie ont été gagnées.

Français Décès évités, années de vie sauvées et années de vie pleines gagnées grâce à la vaccination (données cumulatives 1974-2024). Rougeole: Décès évités: 93,7 millions; Années de vie sauvées: 5,7 milliards; Années de vie pleines gagnées: 5,8 milliards. Tétanos: Décès évités: 27,9 millions; Années de vie sauvées: 1,4 milliard; Années de vie pleines gagnées: 1,4 milliard. Coqueluche: Décès évités: 13,2 millions; Années de vie sauvées: 0,8 milliard; Années de vie pleines gagnées: 1 milliard. Tuberculose: Décès évités: 10,9 millions; Années de vie sauvées: 0,6 milliard; Années de vie pleines gagnées: 0,9 milliard. Haemophilus influenzae type B: Décès évités: 2,8 millions; Années de vie sauvées: 0,2 milliard; Années de vie pleines gagnées: 0,2 milliard. Polio: Décès évités: 1,6 million; Années de vie sauvées: 0,1 milliard; Années de vie saine gagnées: 0,8 milliard. Autres maladies: Décès évités: 3,8 millions; Années de vie sauvées: 0,2 milliard; Années de vie saine gagnées: 0,3 milliard. Il convient de noter que 0,8 milliard d'années de vie saine ont été gagnées en prévenant les cas de polio. La vaccination contre la rougeole a sauvé 93,7 millions de vies en 50 ans et a été le facteur de sauvetage le plus important dans toutes les régions de l'OMS et toutes les couches de revenu de la Banque mondiale. En outre, on observe une baisse significative de la mortalité infantile dans le monde depuis 1974, la vaccination étant directement responsable de 40 % de cette réussite.

Français On estime que les personnes âgées de 10, 25 ou 50 ans en 2024 auraient respectivement 44 %, 35 % ou 16 % de chances supplémentaires de survivre l'année suivante par rapport à un scénario hypothétique d'absence de vaccination depuis 1974. Les régions d'Afrique et de Méditerranée orientale ont affiché les gains absolus les plus importants en termes de probabilité de survie à vie, tandis que la région européenne a enregistré les plus faibles. D'autre part, les régions d'Europe et du Pacifique occidental ont enregistré les gains relatifs les plus importants, tandis que la région africaine a enregistré les plus faibles.

Les résultats montrent que les vaccins ont sauvé environ 154 millions de vies depuis 1974, dont la majorité (95 %) chez les enfants de moins de cinq ans. Cela se traduit par neuf milliards d'années de vie sauvées et 10,2 milliards d'années de vie en bonne santé gagnées grâce à la vaccination. La vaccination contre la rougeole a notamment été le facteur le plus important. De plus, la vaccination est responsable de près de la moitié de la baisse mondiale de la mortalité infantile. Par conséquent, un enfant né en 2024 aura une probabilité de survie accrue de 40 % chaque année. De plus, les bénéfices de la vaccination infantile en termes de survie se prolongent au-delà de 50 ans. Les régions où la mortalité initiale était élevée ont enregistré des gains absolus importants, mais des gains relatifs plus faibles.