Est-il possible de perdre du poids en pratiquant le jeûne par intervalles?

Le jeûne intermittent donnera le résultat escompté si la période de jeûne tombe la nuit.

De nombreuses expériences ont démontré l'utilité d'un déficit calorique dans l'organisme. Il optimise les processus métaboliques, facilite la fonction cardiaque, stabilise la tension artérielle et améliore les performances physiques. Il existe cependant différents types de jeûne: les plus connus sont le jeûne hydrique prolongé, le jeûne sec et le jeûne intermittent. Ce dernier est considéré comme le plus doux et le plus facilement toléré par la plupart des personnes.

Des recherches montrent que les bienfaits du jeûne intermittent sont tout aussi évidents que ceux d'une réduction régulière de l'apport calorique. Des chercheurs de l'Université Columbia ont découvert que cet effet bénéfique est dû aux rythmes circadiens. Des scientifiques ont mené une expérience sur des insectes – des drosophiles – qui se caractérisent par une alternance de périodes de jeûne de 20 heures et de périodes de saturation prolongée de 28 heures. Les insectes ayant « adhéré » à ce régime ont vécu 13 à 18 % plus longtemps que leurs congénères qui mangeaient sans jeûne intermittent. Outre une augmentation de l'espérance de vie, d'autres changements positifs ont été observés: les mouches étaient plus actives et présentaient un ralentissement des signes de vieillissement. De plus, l'effet le plus évident a été observé chez les mouches d'âge moyen. Les mouches âgées, même soumises au jeûne intermittent, ne sont pas devenues des longivitaires, et chez certains insectes, leur espérance de vie a même été réduite.

Si l'on considère l'apport calorique quotidien, alors lors d'un accès libre à la nourriture, les mouches à jeun ont mangé encore plus de calories que celles qui ne jeûnaient pas.

Les scientifiques ont analysé la dépendance de ces processus aux rythmes circadiens, ou quotidiens. Ces rythmes sont régulés par plusieurs gènes, et lorsqu'ils étaient désactivés, les mouches perdaient les effets bénéfiques du jeûne intermittent. Ces bénéfices étaient également perdus lorsque les chercheurs décalaient l'horaire d'alimentation de 12 heures. Ils en ont conclu que pour perdre du poids et améliorer l'état de santé, la période de jeûne devait être principalement nocturne.

Les rythmes circadiens influencent de nombreuses réactions et processus, dont l'autophagie. Il s'agit d'un processus de nettoyage intracellulaire qui renouvelle la cellule de l'intérieur. Ce processus se produit principalement la nuit, au repos. Lorsque l'autophagie était supprimée chez les mouches, l'effet du jeûne intermittent était réduit à néant. Si ce processus était activé, au contraire, la drosophile vivait longtemps, même sans jeûne. Les experts sont arrivés à une autre conclusion: l'autophagie dépend des rythmes circadiens, déterminant l'efficacité du jeûne.

Comme les insectes étudiés, les humains dorment principalement la nuit. Par conséquent, les informations obtenues lors des expériences peuvent être utilisées pour nous. Par exemple, le jeûne intermittent devrait impliquer une période de restriction alimentaire nocturne.

Les résultats complets des travaux peuvent être trouvés dans les pages de la revue Nature