Les tendances suicidaires peuvent être déterminées par des analyses de sang.

Des spécialistes de l'Université John Hopkins de Baltimore ont analysé le génome de plus d'un millier de personnes ayant tenté de se suicider et ont identifié dans le sang un gène spécial, SKA2, qui, lorsqu'il est modifié, peut indiquer des tendances suicidaires.

Comme le soulignent les scientifiques, ce test permet d'identifier une personne ayant déjà tenté de se suicider avec une précision allant jusqu'à 95 %. Selon les experts, cette analyse permet de réduire considérablement le taux de suicide, notamment dans l'armée et dans d'autres situations psychologiques difficiles.

Dans le système de santé publique, le problème du suicide occupe une place particulière et il est presque impossible de garder ce genre de problèmes sous contrôle.

Comme il n’existe actuellement aucun moyen de déterminer avec précision les tendances suicidaires d’une personne, les efforts visant à prévenir et à réduire les suicides ont été pratiquement nuls.

Les experts de l'université de recherche estiment que le test qu'ils ont développé permettra d'identifier les personnes appartenant à des groupes à haut risque et de prendre les mesures nécessaires en temps opportun.

L'auteur principal du projet, Zachary Kaminsky, a indiqué que son équipe avait appris à identifier un suicide potentiel grâce à des analyses sanguines issues de recherches génétiques. Les scientifiques ont mené leurs expériences sur des cellules nerveuses cérébrales de personnes suicidées. Ils ont extrait des brins d'ADN de ces cellules et effectué une analyse comparative avec les neurones de personnes n'ayant jamais tenté de se suicider.

Outre les changements génétiques, les experts ont accordé une attention particulière aux caractéristiques épigénétiques qui pourraient avoir un impact significatif sur les tendances suicidaires.

Un groupe de chercheurs a pu trouver le gène SKA2, associé aux tendances suicidaires, et déterminer comment les changements dans SKA2 affectent le comportement des gens.

C'est l'épigénétique qui a permis aux spécialistes de remarquer le changement dans la structure de l'ADN. En effet, la structure du gène SKA2 chez les suicidés est pratiquement identique à celle des personnes ordinaires, à l'exception de différences dans l'« emballage » du gène, qui présentait de nombreuses marques épigénétiques sur la couche supérieure du gène SKA2, rendant la lecture quasiment impossible. Chez les suicidés, le taux de protéines de ce gène était significativement plus faible. Les scientifiques ont également constaté que le gène était activé uniquement dans les cellules nerveuses cérébrales responsables de la suppression des émotions négatives, ce qui pourrait influencer l'apparition de pensées suicidaires. De faibles taux de protéines provoquent une augmentation du cortisol, une hormone responsable de la dépression et du stress chez l'homme.

Après que les spécialistes eurent établi un lien clair entre les tendances suicidaires et le fonctionnement génétique du système nerveux, les scientifiques ont testé la possibilité d'identifier les suicidaires potentiels. À cette fin, ils ont rassemblé plus de trois cents volontaires, prélevé des échantillons de sang et de salive et analysé la structure génétique des participants. Certains volontaires avaient déjà tenté de se suicider sans succès, tandis que d'autres avaient besoin d'une aide psychiatrique pour se débarrasser de pensées suicidaires obsessionnelles.

Comme prévu, les personnes ayant déjà tenté de se suicider présentaient des gènes SKA2 altérés. Les chercheurs ont ensuite développé une méthode d'évaluation des tendances suicidaires, qu'ils ont testée sur de nouveaux volontaires.

La nouvelle méthode a montré une bonne efficacité: dans environ 80 % des cas, les scientifiques ont pu déterminer les tendances suicidaires chez une personne, tandis que la précision du test était plus élevée chez les personnes souffrant de troubles mentaux graves.

Les auteurs du projet eux-mêmes soulignent qu'un test sanguin permet d'identifier avec une précision de près de 100 % une personne ayant tenté de se suicider dans le passé.

Comme le souligne Z. Kaminsky, auteur du projet, les tests peuvent être utiles en premier lieu aux forces armées de nombreux pays, qui connaissent un taux élevé de suicides lors d'opérations militaires ou en temps de paix. De plus, les analyses sanguines faciliteront l'évaluation des patients en psychiatrie.

Mais pour l’instant, les scientifiques ne peuvent pas dire qu’ils ont tiré des conclusions correctes à 100 % et des essais cliniques à plus grande échelle sont prévus dans un avenir proche.

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