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Les neurones olfactifs ne se régénèrent pas, selon les scientifiques
Dernière revue: 01.07.2025
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Contrairement aux animaux, la neurogenèse chez l’adulte ne se produit pas dans la zone du cerveau qui fournit de nouveaux neurones au tractus olfactif, mais uniquement dans la zone où se trouve le centre de commande de la mémoire et de l’apprentissage.
Les humains naissent avec un ensemble fixe de neurones olfactifs, rapportent des chercheurs du Karolinska Institutet en Suède dans la revue Neuron. Il y a peu, cela aurait été un lieu commun, mais depuis la découverte de la neurogenèse dans le cerveau adulte, on pense que les neurones olfactifs se renouvellent tout au long de la vie.
C’est du moins le cas de tous les mammifères, à l’exception, comme nous le savons maintenant, des humains.
Dans le cerveau mature, la neurogenèse se concentre dans deux zones: l'hippocampe, responsable de l'apprentissage et de la mémoire, et la zone sous-ventriculaire des parois des ventricules cérébraux. Des études animales ont montré que les neurones formés dans la zone sous-ventriculaire migrent vers le tractus olfactif et s'intègrent au bulbe olfactif. Chez l'homme, seule la formation de neurones dans l'hippocampe a été clairement confirmée; les données concernant le deuxième foyer de neurogenèse sont incertaines.
Des scientifiques de l'Institut Karolinska ont tenté de suivre l'émergence de nouveaux neurones grâce à la méthode du radiocarbone. D'après leurs données, le tractus olfactif d'un cerveau humain pleinement formé ne peut produire qu'un très petit nombre de nouvelles cellules nerveuses, si tant est qu'elles y apparaissent. Pour remplacer ne serait-ce que 1 % de nos neurones olfactifs, il faut attendre cent ans; chez les rongeurs, la moitié des neurones olfactifs se renouvellent en un an.
Cependant, les auteurs de l'étude précisent eux-mêmes qu'ils n'ont pu observer que les neurones intégrés aux voies olfactives. Autrement dit, en principe, la neurogenèse peut se produire dans la zone sous-ventriculaire chez l'homme, mais les cellules nerveuses ne sont pas dirigées de là vers le tractus olfactif. Ces cellules peuvent également mourir immédiatement après la naissance. Il est possible que ce soit précisément à cause d'une neurogenèse désactivée (ou défectueuse) que les humains aient perdu la capacité de sentir aussi finement que les animaux. Et là, bien sûr, il serait très intéressant de répéter ces mêmes expériences, mais avec des « renifleurs » professionnels: parfumeurs, cuisiniers, cavistes, sommeliers. On sait, par exemple, que les cellules olfactives nouveau-nées chez les rongeurs meurent rapidement si l'animal n'exerce pas son odorat et ne perçoit pas de nouvelles odeurs. Il se peut que la situation soit identique chez nous et que le renouvellement des neurones olfactifs se produise chez ceux qui en ont réellement besoin.
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